« La curiosité se cultive : c’est à nous de jeter
des ponts pour la faire naître »

 

Grand voyageur, Pierre-Jean Furet fait partie de ceux qui pensent toujours au prochain départ. Fin connaisseur des escales les plus mythiques comme des recoins les plus secrets de la planète, c’est en tant que conférencier qu’il accompagne les passagers dans leurs découvertes, lors de chaque croisière LVDS. 

Quel est votre rôle concrètement avant et pendant la croisière ? 

PIERRE FURET : Je suis en charge de l’animation culturelle des Voyages de Sophie, c’est-à-dire que je prépare en amont des conférences et que je les anime à bord. Avant la croisière, je pense à la construction des exposés que je vais donner : avec mon acolyte Patrick Bauer, nous effectuons tout un travail de recherche iconographique et c’est lui qui met en oeuvre tous ces documents dans des présentations élaborées. Ce dernier aspect est particulièrement important pour moi car face aux passagers, je ne délivre pas des cours académiques. Je suis quelqu’un de vivant, animé par les informations que je partage, et cela se ressent pendant mes conférences. Le restant de l’année, Sophie me consulte aussi sur le choix des itinéraires et des escales car j’ai beaucoup voyagé et ai une certaine expérience des croisières. 

Comment choisissez-vous les sujets de vos conférences ?

PIERRE FURET : Les conférences ont pour but de compléter les visites à terre. L’idée est de leur donner assez d’informations sans pour autant trop en dévoiler. J’ai à cœur de laisser la surprise de la découverte in situ. Parfois, elles permettent aussi aux passagers qui n’auraient pas fait l’excursion d’en apprendre plus sur telle ou telle escale. Souvent, on passe d’un pays à un autre en une nuit, et donc à des civilisations et des cultures différentes. Je donne les clés pour recontextualiser  les lieux où l’on passe dans l’Histoire et dans l’espace. 

À combien de conférences peuvent assister les passagers durant une croisière ? 

PIERRE FURET : Le nombre de conférences peut varier selon la durée de la croisière. Nous avons fait le choix de les programmer surtout pendant les journées en mer, car le reste du temps, les passagers sont soit en excursion, soit occupés avec les divertissements qui ont lieu au théâtre ou les ateliers gastronomiques proposés par la Brigade des chefs. Je suis aussi très disponible à bord. Les passagers savent qu’ils peuvent venir me trouver, échanger, me poser des questions et même parfois, compléter une information ! J’apprécie énormément cette relation, l’appétence et la curiosité de nos passagers. Et en même temps, la curiosité se cultive : c’est à nous de jeter des ponts pour la faire naître. 

Selon vous, quels ingrédients doivent être réunis pour la réussite d’une croisière culturelle ? 

PIERRE FURET : La destination doit avoir un intérêt évident, qu’il soit patrimonial comme en Méditerranée avec des sites archéologiques ou naturel, comme au Chili avec ses décors grandioses. C’est à nous de choisir judicieusement les escales pour garantir et alterner les attraits tout au long du voyage. Surtout lorsque l’on connaît l’appétence des passagers français pour cet enrichissement. Dans les voyages, il y a les photos qu’on rapporte, mais aussi les graines que l’on plante et qui germent au fil du temps.  

Pouvez-vous nous raconter un souvenir de voyage tout à fait exceptionnel ? 

PIERRE FURET : À vrai dire, avec LVDS, tout est assez exceptionnel ! Le luxe, la qualité de la gastronomie, le choix des intervenants changent le voyage du tout au tout. J’ai beaucoup parcouru le monde mais on a beau être allé dans un endroit dix fois, là on le vit vraiment différemment. On ressent en permanence un sentiment d’exclusivité. Un groupe de 200 personnes sur un petit ou un grand bateau, réuni dans un espace privilégié, confère un grand sentiment de proximité naturelle avec chacun des passagers.